De Wever veut retirer son rôle politique au Roi
Il avait été discret hier, il en dit plus aujourd’hui. Selon lui, Albert II “a choisi le chemin d’une royauté de division” et plaide pour qu’à l’avenir, aucun souverain belge ne joue plus de rôle dans la formation du gouvernement. Côté francophone, c’est l’unanimité: le Roi a fait un discours “normal”, sans outrepasser son rôle.
Bart De Wever, président de la N-VA et nouveau bourgmestre d’Anvers, a réagi jeudi au discours de Noël d’Albert II. Dans le quotidien De Standaard et dans une intervention télévisée évoquée par De Morgen, M. De Wever plaide notamment pour que la formation du gouvernement soit désormais confiée au Parlement et non plus au Roi.
“Pas au-dessus de la mêlée”
“Le souverain doit être au-dessus de la mêlée politique afin de pouvoir représenter l’ensemble de la nation. (…) Mais Albert II ne remplit pas correctement ce rôle. Il a choisi le chemin d’une royauté de division. Son message de Noël en constitue un triste sommet”, déclare en substance M. De Wever.
“Les choix politiques de Léopold III ont mené le pays au bord de la guerre civile”
Le nationaliste flamand renvoie à son tour aux années de guerre. A l’époque un souverain “a pris des libertés avec sa neutralité. Léopold III a voulu poser des choix politiques, (….) et ceux-ci ont mené le pays au bord de la guerre civile. Léopold III a finalement été contraint à l’abdication et le maintien de la royauté en Belgique est dû à un soutien massif de la région flamande.” “Une royauté politique est incompatible avec la démocratie”, ajoute M. De Wever.
Une pique pour Di Rupo
Ce dernier fustige également le Premier ministre, Elio Di Rupo, qui a contresigné le discours du souverain, lui accordant ainsi la couverture du gouvernement.
Retirer le rôle du Roi dans la formation d’un gouvernement
Bart De Wever souhaite que le Roi ne joue plus aucun rôle dans la formation du gouvernement après les prochaines élections législatives. D’après lui, la formation devrait être confiée au Parlement. Le président de la N-VA estime que cela est par ailleurs possible sans modification de la Constitution.
Les francophones défendent le Roi
Le premier ministre, Elio Di Rupo, a pris la défense du Roi hier. Il a répondu aux critiques du Nord du pays, évoquant un discours humaniste, généreux et préventif. Rappelant aussi que le roi ne citait aucune formation politique.
Le Roi a prononcé un discours qui entre “parfaitement” dans le cadre de ses prérogatives, selon le constitutionnaliste et sénateur cdH Francis Delpérée. “Il y a une fonction traditionnelle qui est reconnue au Roi, celle d’avertir, par exemple contre les dangers du populisme et du séparatisme”, a-t-il expliqué. Son discours “répond parfaitement” à cette fonction, d’après lui. Le Roi “ne peut pas tolérer la stigmatisation systématique d’une communauté par une autre”, a ajouté M. Delpérée.
Pour Laurette Onkelinx, la vice-Première PS, cette prise de position du Roi dans son discours de fin d’année est assez habituelle, tandis que Charles Michel, le président du MR, évoquait hier un discours “normal” du Roi.
Source : RTLINFO.BE