Denderleeuw : une rupture “très inquiétante” du cordon sanitaire
La rupture du cordon sanitaire autour du Vlaams Belang hier soir à Denderleeuw suscite de vives réactions. Côté francophone, Charles Michel parle d’une “première très inquiétante”. Olivier Deleuze estime lui que la situation est “grave”. En Flandre, le ministre Geert Bourgeois a chargé le gouverneur de la province d’une mission de conciliation.
Le président du MR, Charles Michel, a condamné ce jeudi la rupture du cordon sanitaire qui s’est produite mercredi soir à Denderleeuw, en Flandre orientale. La coalition rassemblant le CD&V et la N-VA a reçu l’appui extérieur du Vlaams Belang (extrême droite) lors de la désignation des échevins du collège.
“L’extrême droite doit être combattue fermement”
“C’est une première très grave et très inquiétante”, a affirmé M. Michel dans un communiqué.”Même si le parti d’extrême droite flamand ne comptera pas d’échevins, il s’agit d’un soutien politique qui démontre clairement que certains en Flandre ont choisi de collaborer avec un parti ennemi de la démocratie. Je n’accepte pas et je dénonce avec force ce rapprochement avec l’extrême droite”, a ajouté le président du MR. Selon lui, “l’extrême droite doit être combattue fermement, elle ne mérite aucune forme de complaisance”.
La “grave” rupture d’un principe
Le co-président d’Ecolo, Olivier Deleuze, a lui qualifié de “grave” la rupture du cordon sanitaire.”Ce n’est pas anodin, c’est la rupture d’un principe adopté sur l’attitude envers l’extrême droite au moment où l’on parle de populisme et de confédéralisme”, a-t-il affirmé. La rupture du cordon sanitaire est le fait de la N-VA et du CD&V “au moment où l’on s’interroge aussi sur la reconduction du cartel” entre ces deux partis à l’approche des élections législatives et régionale de 2014, a ajouté M. Deleuze. Le co-président d’Ecolo a en particulier dénoncé l’attitude du CD&V, “un parti membre du gouvernement fédéral”.
Mission de conciliation pour débloquer la situation
Du côté flamand, le ministre des Affaires intérieures, Geert Bourgeois, a annoncé ce jeudi matin qu’il avait chargé le gouverneur de la province de Flandre orientale, André Denys, d’une nouvelle mission de conciliation pour débloquer la situation à Denderleeuw, qui ne dispose toujours pas de bourgmestre.”Ce n’est pas une bonne chose pour la gouvernance”, a affirmé M. Bourgeois (N-VA) à la VRT-radio au lendemain du vote qui a vu le Vlaams Belang soutenir, lors d’un scrutin à bulletins secrets, le désignation du président du conseil communal et d’échevins de la coalition CD&V/N-VA.
L’actuelle présentation du bourgmestre “inadmissible”
“Je demanderai aussi une nouvelle présentation d’un bourgmestre. L’actuel acte de présentation est toujours inadmissible”, a-t-il fait valoir. En cas d’échec, le ministre a la possibilité de désigner lui-même un bourgmestre. “Je nommerais alors un bourgmestre en dehors du conseil (communal), mais ce serait très exceptionnel. Ce bourgmestre devrait siéger au conseil avec une voix consultative.”Le bourgmestre sortant de Denderleeuw, Jo Fonck (sp.a), s’est dit prêt à assumer cette responsabilité. Il restera en principe en fonction jusqu’à la nomination d’un nouveau bourgmestre.
Source : RTLINFO.BE